En réponse à Abzalon: Quid du métier?
Bonjour et merci pour tes encouragements.
Les débouchés
En effet, vu se qui se profile à l’horizon, on est en droit
de se demander quel avenir nous est réservé;
1/J’ai toujours été surpris par le grand nombre de candidat au CAP, pourtant, nous sommes toujours en recherche de projectionnistes ;
Au départ, c’est pour les remplacements de vacances, mais qui nous permettent de juger les capacités de la personne en question ; je prend la plupart du temps des débutants car –malheureusement- petit cinéma = petit salaire et cela n’intéresse pas les expérimentés ; Lors de mes recherche sur le site de l’ANPE, seulement 2 candidats sur 14 sélectionnés (envoi direct d’une proposition) m’ont répondu pour me dire qu’ils travaillaient déjà ; J’ai supposé que les autres aussi. Il y a donc du travail !
2/Ces projectionnistes, une fois terminé le remplacement sont déjà en meilleure posture pour trouver du travail autre part, soit par mon intermédiaire, soit par leur propre recherche.
Mais ne nous voilons pas la face, comme dans tout métier, il y a des bons et des pas bons : ceux qui sauront se débrouiller en toutes occasions auront toujours du travail. Je m’explique : il faut toujours avoir, en plus de sa formation au métier que vous pratiquez, des moyens supplémentaires pour sortir du lot et vous faire remarquer en tant que bon élément, sans pour autant « lécher » les bottes. Pour ce boulot, il est appréciable d’avoir des connaissances de mécanique, d’électricité, de plomberie et de tout un peu. Il ne faut pas oublier que dans un cinéma de type complexe, le responsable de la sécurité, c’est le projectionniste et, qu’il faut souvent réparer les petits problèmes du bâtiment. C’est ainsi que j’ai pu assumer le petit entretient des cinémas ou je suis passé (serrure, portes, siphons, voire ordinateurs) et que je suis maintenant Responsable Technique d’un petit multiplexe (une dizaine de salles), en ayant géré la fin des travaux et l’ouverture. On n’est malheureusement pas assez souvent valorisé quand on en fait plus que les autres mais je pense que cela finit quand même pas servir.
Bref, en principe, votre volonté de travailler finit toujours par être reconnue.
Le passage au numérique
Les inquiétudes sont là mais, encore une fois, il faut relativiser, cela dépend avant tout de votre capacité à vous adapter à notre nouveau métier.
L’argent, via Hollywood, étant Roi, nous allons irrémédiablement vers la généralisation du numérique car cela permettra de ramener beaucoup plus d’argent en supprimant des milliers d’intermédiaires, donc des milliers d’emplois dans les nombreuses filières du cinéma (fabricants de pellicule, laboratoires de tirages, fabricants de boites de films, transporteurs divers et variés tout au long du circuit, distributeurs physique et stock de films, etc).
Cependant, nous avons quand même de nombreuses années devant nous. Très honnêtement, j’ai fait un stage avec la CST en 1998 et la discussion était déjà celle là ; donc, ne pas s’alarmer, les raisons principales étant que, sauf accord incroyable sur la gratuité du matériel ou au moins son faible prix, aucun exploitant n’est prêt à payer pour cela : ni les petits, et pas forcément les grands (UGC est plutôt contre) seul Kinépolis est parti dans cette direction en équipant une salle dans chaque multiplexe.
Le plus grand risque selon moi, c’est l’arnaque que le public
est en train d’avaler : l’image numérique serait d’une qualité supérieure
à l’argentique, ce qui est bien sur absolument faux, du moins, pour l’instant.
Voyez Kinépolis qui communique sur son soit disant cinéma Haute définition (http://www.kinepolis.com/index.cfm?PageID=2501)
« l’expérience ultime », « la meilleure qualité d'image présente
sur le marché » sans préciser que
la comparaison ne se fait pas avec l’image argentique mais entre tout les
systèmes numériques, et bla bla bla. D’ailleurs, j’ai cherché un film en digital
cette semaine sur le site Kinépolis France…Rien. Seule la Belgique continue M:I:3
en digital, et pour cause, la qualité est …mauvaise ! Ben oui, c’est l’autre
problème : pas ou peu de film natif en numérique, ce ne sont que, sauf
rares exceptions -comme les animations 3D par définition fait sur ordinateur-,
des transferts d’argentique à numérique. (Voir chez XDC : http://www.xdcinema.com/dist-offer.asp)
Mais méfions nous quand même : en effet, des montages financiers et matériels sont en train de se monter qui pourraient accélérer les choses : Barco, constructeur (et précurseur) belge de matériel bien connu et EVS ( http://www.evs-global.com/ ), constructeur de serveurs numériques se sont alliés en créant XDC ( http://www.xdcinema.com/ ) qui pour étendre son réseau, propose des location-ventes à tarifs préférentiels et ne se gêne pas pour vanter les avantages de leurs solutions très économiques : http://www.xdcinema.com/dist-offer.asp; Vous rendez-vous compte ? On pourra même diffuser les jeux Olympiques ou la finale de la Star Ac’ ! Formidable !
Conclusion : le numérique va signer la fin du métier en tant que tel mais il y a encore pas mal d’années pour achever la bête. Après, cela va dépendre du soutient ou pas du public. Quand je vois le peu de connaissances qu’on les gens de la projection, je me dis que ce n’est pas gagné. J’ai vu récemment un photographe professionnel qui pensait qu’on était déjà tous au numérique.
Mais revenons à nos moutons
Je n’ai pas fait le stage de l’Afomav, mais je connais pas mal de gens qui l’on fait. Je pense que cela dépend de la capacité à ingérer des cours tout seul, du niveau technique au départ et de la faculté à « bricoler ». Quand je dis bricoler, cela veut dire en gros être intéressé par la technique en général. Si vous avez bricolé votre vélo ou votre mob quand vous étiez ado, je pense que c’est Ok. Et si tu es dans ce cas, pas besoin d’Afomav, un stage gracieux de 15 jours dans une cabine devrait suffire. Cela peut se trouver plus ou moins facilement, les responsables de cabine n’ayant pas forcément envie de « s’embêter » en plus de leur boulot. Il faut faire le tour des cabines de ton coin et s’incruster gentiment…
Ouf, j’espère que j’ai été clair, bon courage pour la suite,
je reste là pour l’assistance après lecture éventuelle.